
– création 2016 –
texte et mise en scène : Simon Capelle
création musicale originale : Guy Lefebvre
création vidéo : Romain Kowalczyk
création lumières : Caroline Carliez
avec :
1. Thibault Codevelle
4. Alice Mallaroni
9. Frederic Loquet
16. Cyrille Renard
25. Thomas Delsinne
36. Deborah Bridoux
49. Aude Servent
64. Stéphanie Montury
81. Lorette Dimnet
100. Vanessa Barrat
121. Laetitia Piette
144. Louise Demeurisse
169. Sébastien Bouchet
196. Loïc Pinchon
225. Charlotte Cardon
256. Clélie Bigo
289. Yves Poletti
324. Mélaine Achiba
NOTE D’INTENTION
image : du latin imago, ce terme désigne évidemment l’image, la représentation, le portrait mais également le masque de cire que l’on pose sur les visages des morts, et par extension, le fantôme, l’ombre des morts. C’est le commencement de l’imitation, l’écho, la forme. C’est aussi la fiction, l’illusion, la frontière entre ce qui existe et ce qui n’existe pas, le début de la mémoire.
ce qui est obscène
c’est-à-dire ce-qui-est-devant-la-scène
l’image qu’il ne faut pas regarder
l’amour
on ne peut absolument pas parler d’amour
la parole s’y refuse
on peut parler des images de l’amour
images qui n’existent pas
ombres de l’amour
se jeter en soi comme en un journal
un film retraçant tous les souvenirs tous les rêves tous les possibles
tous les regrets aussi les inaccomplis les irréversibles
se jeter en soi et se jeter sur l’autre
se dévorer faire de l’autre une nourriture mortifère
avancer avec le sentiment
c’est tout
le sentiment seul obscur outragé intérieur
il faut imaginer une chambre
plusieurs chambres
chacune d’elles est le refuge d’un sentiment
l’abri fragile de ce que nous protégeons
nous vivons tous dans une maison faite de milliers de chambres
il y a un passage de l’une à l’autre
il y a des trous des fissures des traces
est-ce la lumière ou l’angoisse qui passe
qu’est-ce qu’il reste de l’amour une fois sorti de la chambre
est-ce notre nom qui gît sous les fondations
Photographie de couverture : Sabrina Royer