ENNEMI (une conférence pour la paix) – presse française et italienne
Emission de Radio Campus Lille, Lire Théâtre, par Rémi Laveyrsen pour parler de la pièce « pur » de Simon Capelle
Jean-Pierre Léonardini parle de « L’Ennemi du théâtre » et « IDIOT (zone -XVI-) – décembre 2020
L’Humanité parle de PORNO (zone -XII-) – mars 2019
Pauline Clément : Insula Lille : vision fantasmée ou réalité? / janvier 2019.
Le week-end dernier, à la nuit tombée, les madeleinois étaient nombreux à fouler l’antre des salles obscures pour assister au spectacle Insula. La compagnie Zone poème a investi le théâtre du Millénaire et a embarqué son public vers une visite guidée de notre belle capitale des Flandres.
Écrite et mise en scène par Simon Capelle avec la collaboration artistique de Mélodie Lasselin, Insula est une pièce contemporaine empreinte de poésie et d’improvisations, jouée par dix-huit comédiens généreux et talentueux. Originaire de Lille, Simon Capelle nous confie s’inspirer de la vie quotidienne et des citadins qui ont été interviewés à cet effet.
Entraîné par un mix électro, le spectateur écume Lille et ses quartiers, grâce à une mise en scène ponctuée par les textes, les images et les vidéos projetés en décor. Transporté dans un dédale sensoriel ; il arpente les rues pavées du Vieux-Lille, lève les yeux au quartier des affaires, admire la Grande Roue qui domine la Grand Place jusqu’à se retrouver au cœur du périphérique lillois.
Insula invite son public à penser l’espace urbain comme une scénographie. A travers cette visite guidée il découvre Lille et ses espaces, ses couleurs, ses lumières et ses rythmes. L’expérience nous interroge sur la relation qu’entretient l’habitant à son territoire. Pour chacun la ville apparaît différemment, cette vision fantasmée s’est construite autour de nos parcours, de nos rencontres et des souvenirs que nous avons. En le mettant en scène dans un jeu ou fiction et réalité se confondent, le spectateur se questionne : est-ce que j’habite cette ville ou cette ville m’habite-t-elle ? Le spectacle vise à explorer l’invisible qui s’y cache, celui que nous ne connaissons pas ou que nous ne voulons pas voir. Un discours engagé et éloquent qui interpelle son auditoire :
« Nous sommes dans la ville dans les quartiers dans les maisons ; ils sont dans le faubourg ; tout au bout d’une impasse ; après la déchetterie ; mot dans lequel on a noyé le sens du mot déchet ; après le chenil ; mot dans lequel on a noyé le sens du mot chien abandonné ; ils sont là ; c’est tout … dans chaque ville il y a un endroit pour ce dont on veut se débarrasser ; un endroit pour tous ceux dont on veut se débarrasser »
Vous l’aurez compris, Insula nous amène à réfléchir sur notre société, elle porte un regard singulier, cru et émouvant sur ce qui nous rassemble ou nous divise. Une aventure utopique quelque part entre mutisme musical et parole décomplexée, les madeleinois n’en parlent pas comme d’une représentation à laquelle ils ont assisté mais comme une expérience qu’ils ont vécue.
Eliott Pradot, dans la revue Les Démêlées, été 2018