XVI. IDIOT

– création 2020 –

texte et mise en scène : Simon Capelle

Avec : Vanessa Barrat, Sébastien Bouchet, Charlotte Cardon, Thibault Codevelle, Svetlana Flas, Jean Laude, Maïté Laude, Alice Mallaroni, Céline Motti, Yann Moulart, Pauline Morelle, Karen Piekarski, Eliott Pradot, Fabienne Zelent-Clairis

 

« La langue de l’idiot est une langue intérieure : c’est la mélodie de celui qui se parle à lui-même et qui n’a nul souci d’être entendu ou compris. » Claire de Ribaupierre

Peut-on montrer sur la scène du théâtre la vie sans l’écraser sous le poids des représentations, des psychologies, des analyses qui nous transforment en malades ? Cultiver la sensation de l’étrangeté, de l’absence, de l’ombre, et de ce qui n’est pas tout à fait sous contrôle, à l’image de ce qui surgit dans nos existences avec violence, avec surprise, avec spontanéité, et qui nous place dans la situation immédiate d’être vivant.

La création

À l’origine de cette création, il y a l’urgence de poursuivre une recherche sur la liberté. Comment vivre pleinement ? De quoi faut-il s’affranchir ? Comment embrasser ce que l’existence nous offre ? Pour cela, je veux proposer aux interprètes de ne pas avoir tout de suite à se focaliser sur le texte ; que ce soit la musique (un album complet), la lumière (vibrante comme celle d’un autre univers), la parole (par le biais de voix-offs) qui viennent épouser le travail de l’interprète et le mettre en valeur. Il sera question dans ce spectacle de ce qui fait notre existence, de ce que cela implique et procure comme émotions que d’être en vie, d’être sans cesse en mouvement de joie, de colère, de peur, de tristesse etc. Nous essaierons ensemble de créer un autre monde, proche de la folie de l’imaginaire, qui parle du nôtre de biais, plus subtilement, plus sensiblement, sans attaquer de front le réel ; quelque chose qui s’approche d’une mise à nu de l’âme sur une scène de théâtre. L’album d’une vie.

Le texte

Les premiers mots du texte sont nés le lendemain d’une soirée de fête. Ils sont venus d’un désir de parler de la vie, de l’amour, de la mort des personnes qui peuplent chaque existence. De parler aux spectateurs aussi, et de poser des questions, vraiment. De trouver le terrain d’entente possible ; la représentation qui permette de retourner dans le monde avec une certaine sensation d’humanité. J’ai cherché à écrire un texte qui permette à tous ceux qui l’entendent de respirer autrement et de faire le pari de rêver un monde emprunt de folie, donc de légèreté et de beauté. Qui nous fasse entendre des mots, des voix qui nous rendent l’idiotie, c’est-à-dire le décalage avec la norme, le bon sens ; le pas de côté de l’enfant. Ce texte, c’est à la fois tout cela et forcément autre chose.